Yopougon veut entrer au patrimoine mondial de l’Unesco. Ce quartier populaire d’Abidjan qui n’a rien d’un bijou architectural ou d’un site naturel exceptionnel mise sur l’ambiance qu’elle propose. Nos journalistes se sont rendus sur place le week-end dernier.
À première vue, Yopougon fait pâle figure comparé aux autres sites classés au patrimoine de l’Unesco. Nos reporters parlent même d’un quartier populaire sans intérêt, si ce n’est que la célèbre Aya de Yopougon y a passé son enfance.
Mais avec ses Maquis, ses nombreuses gargotes où l’on déguste poulet braisé, attiéké et aloco 24h/24, Yopougon a tout pour plaire, pour peu que l’on aime s’enjailler [faire la fête, NDLR].
La célèbre rue Princesse qui grouille de monde de jour comme de nuit va sans doute attirer des milliers de touristes et fêtards venus des quatre coins du globe.
« Tout le monde en a marre que les sites plébiscités jusqu’à présent par l’UNESCO ne soient essentiellement que des lieux déserts, perdus au milieu de nulle part et surtout sans aucune ambiance. Avec Yopougon, l’ambiance et la chaleur humaine prendront le dessus », explique Bintou Cissoko, chargée de projet Unesco à la mairie de Yopougon.
Pour les habitants de Yopougon, tout est bon à prendre. Ceux que nos reporters ont pu interroger y voient surtout un intérêt financier. « Nous, affaire de patrimoine ONU là [patrimoine mondial de l’Unesco, NDLR] on ne connait pas. Si on nous dit que ça va emmener beaucoup de clients et que nous allons vendre plus de poulet, je dis Ya foye [tout va bien en Nouchi, NDLR] », tempère Yvette, vendeuse de poulet braisé dans un maquis de la place.
Rien ne dit que l’Unesco choisira Yopougon, mais l’expérience de nos reporters qui parlent d’un week-end inoubliable permet d’imaginer les atouts du quartier.