Veiller sur les intérêts des chefs d’État, telle est la mission première de l’Union Africaine (UA). Suite aux derniers événements au Zimbabwe, l’organisation se lance dans un vaste programme de lutte contre ce qu’elle qualifie d’Ubérisation de la fonction présidentielle.
Faire échec aux tentatives de déstabilisation, veiller à la longévité des dirigeants du continent et promouvoir la solidarité entre chefs d’État. L’Union Africaine part en guerre contre la précarisation des présidents africains.
« C’est inacceptable de voir de plus en plus de présidents se faire renverser, sans que personne ne se préoccupe de leur avenir. Yahya Jammeh on pouvait comprendre. Mais pour Robert Mugabe, on ne peut pas laisser passer », estime Peter Ngoloubaraka, président de la commission bonne vie et mœurs de l’UA.
L’Organisation Panafricaine s’appuie également sur le cas Blaise Compaoré, devenu SDF. Depuis son départ précipité, l’ancien président du Burkina Faso est en effet dépendant de l’hospitalité du président ivoirien et s’est vu contraint de prendre vite-fait la nationalité ivoirienne pour échapper à des poursuites judiciaires.
Pour Peter Ngoloubaraka, les présidents ont droit aux mêmes protections que les autres employés. « C’est bien de copier les occidentaux et de parler d’alternance, mais il faut tenir compte des réalités locales. Un président renversé en Afrique peut très vite se retrouver à la rue », ajoute-t-il.
Parmi les actions envisagées, il y a notamment la mise en place d’une batterie de lois qui renforceraient la protection des présidents. Il est également question de créer une mutuelle de santé des présidents qui prendrait en charge leurs soins à l’étranger.