Alors que des tractations se multiplient pour secourir les milliers de migrants africains bloqués dans des centres de détention en Libye, le Syndicat des migrants réduits à l’esclavage en Libye (SMREL) monte au créneau.
Hors de question d’aller vers le sud. Selon la centrale syndicale, les rapatriements devraient se faire vers le nord.
Mine serrée, l’air grave, Lamine Diallo reçoit notre envoyé spécial dans un bureau de fortune au sein du centre de Sabratha, au Nord-ouest de la Libye. Ici, les détenus ne veulent pas entendre parler d’un quelconque voyage vers le sud de l’hémisphère.
« Plutôt mourir », lance Plamedi Nzau, un migrant congolais qui a quitté son pays natal il y a dix ans pour tenter sa chance en Europe « Je n’ai pas fait tout ça pour retourner vers le sud », tranche-t-il.
Plus loin, Ousmane Touré raconte à ses camarades ses cauchemars à chaque fois qu’il entend parler d’un rapatriement vers son Mali natal.
« Depuis tout petit, je rêve d’aller à Montreuil. C’est inhumain de vouloir me voler mon rêve », se plaint-il.
« Franchement, aller vers le sud porte malheur », renchérit Lamine Diallo. Ce guinéen autoproclamé délégué syndical réclame un dialogue avec l’UE, le HCR et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), afin de leur exposer le point de vue des migrants.
« On ne peut pas nous imposer d’aller vers le sud alors que tout le monde ici préfère aller vers le nord », conclut-il.