Le président de la république démocratique du Congo promet de prendre des cours accélérés de français et de sortir de son silence si les congolais lui accordent un troisième mandat. Limité à deux mandats dont le second a expiré depuis deux ans, Joseph Kabila promet de ne plus organiser d’interviews factices.
Les congolais ont du mal à y croire. Leur président serait-il prêt à parler à la presse sans sélectionner des journalistes bègues et leur imposer des questions?
Une chose est sûre, Joseph Kabila promet de ne plus torturer ses compatriotes avec des discours soporifiques rédigés à 100% par ses conseillers et de ne plus organiser d’interviews factices une fois tous les deux ans.
Plamedi Masumbuko a du mal à y croire. Pour ce fonctionnaire impayé depuis 8 ans, il s’agit d’une ruse pour s’éterniser au pouvoir.
« Tous les congolais savent que le président Kabila est incapable de parler spontanément et correctement en français. Par quel miracle serait-il subitement capable de s’adresser aux journalistes dans cette langue ? » interroge-t-il.
Pour le camp présidentiel, il s’agit d’une grande révolution. « Le président Kabila prouve encore une fois qu’il est d’une clairvoyance inégalée », soutient Tryphon Kin-Kiey Mulumba, ancien opposant converti en plus fervent Kabiliste.
« Avec un troisième mandat, le président va prouver qu’il manie avec aise la langue de Molière », ajoute-t-il.
L’opposition se dit sereine et dit attendre la concrétisation de cette promesse. « Nous allons bien rire », ricane Bruno Tshibala, actuel Premier ministre de Kabila qui s’obstine à croire qu’il est opposant.