En RDC, le parlement vient d’adopter une loi interdisant l’usage du mot médiocre. Les contrevenants s’exposeront à 20 ans de servitude pénale. Pour les autorités, ce mot est est une invention des impérialistes occidentaux qui veulent du mal au président Kabila qui travaille pourtant au bonheur de la population.
Le texte soumis par le nouveau ministre de l’intérieur a été voté à 106,7% par les parlementaires. Opposition et majorité s’accordent sur le fait qu’utiliser un mot aussi péjoratif que médiocre pose des problèmes de sécurité nationale.
L’adoption de ce texte fait suite à une prise de position de l’archevêque de Kinshasa que le pouvoir congolais fustige. « Il est temps que les médiocres dégagent » soutenait il y a quelques mois l’archevêque de Kinshasa Laurent Monsengwo Pasinya, figure de la puissante Eglise catholique congolaise et du Vatican.
« Le cardinal n’a qu’à trouver un autre mot pour exprimer sa rancoeur à l’égard du pouvoir » soutient pour sa part le très sulfureux ministre de la communication en République démocratique du Congo Lambert Mende. « S’il ose encore utiliser ce mot, c’est en prison qu’il dira ses messes », conclut-il.